Qu’est-ce que le planning familial ?

Le planning familial permet de déterminer le nombre d’enfants que l’on veut avoir ainsi que l’espacement et le moment des naissances, en recourant à des méthodes contraceptives qui donnent aux femmes la liberté de prendre des décisions éclairées et autonomes concernant leur santé sexuelle et reproductive. Cela accroît leur indépendance et améliore la qualité de leur vie. Dans le même temps, cela profite au développement des communautés ; en effet, parce qu’elles peuvent décider de leur propre avenir, les femmes peuvent jouer un plus grand rôle dans la vie publique, accéder à un emploi rémunéré et développer pleinement leur potentiel.

Nécessité d’avoir accès aux moyens contraceptifs

Des milions de femmes de par le monde aimeraient planifier leur grossesse, mais n’utilisent aucune forme de contraception parce qu’elles ne sont pas informées sur les méthodes et n’ont pas accès à des services de santé de qualité. Il arrive aussi qu’elles se heurtent à une opposition culturelle ou religieuse de la part de leur famille ou de leur communauté. Le refus des hommes d’utiliser un préservatif, en particulier dans les pays où il existe une inégalité entre hommes et femmes, non seulement perpétue une attitude culturelle qui est préjudiciable aux femmes, mais est également néfaste pour les hommes puisqu’ils peuvent être contaminés par des maladies sexuellement transmissibles.

Prévention du VIH/SIDA

Le planning familial réduit le risque de grossesses non désirées chez les femmes vivant avec le VIH, ce qui diminue le nombre de bébés infectés et d’orphelins. En outre, les préservatifs masculins et féminins protègent à la fois contre les grossesses non désirées et contre les IST, notamment le VIH.

Grossesses à l’adolescence

L’accès des femmes et des jeunes filles à l’éducation au planning familial diminue le nombre de grossesses indésirées. Les adolescentes enceintes ont plus de risques d’avoir des bébés prématurés ou présentant un faible poids à la naissance. De plus, les bébés nés d’adolescentes ont des taux de mortalité néonatale plus élevés. D’autre part, de nombreuses adolescentes qui tombent enceintes doivent quitter l’école. Cela a des incidences à long terme pour elles en tant qu’individus, mais aussi pour leurs familles et leurs communautés.

Méthodes contraceptives (source: OMS)

Méthodes Description Modalités de fonctionne-ment Efficacité pour prévenir la grossesse Commentaires
Contraceptifs oraux combinés (COC) ou « la pilule » Contient deux hormones (œstrogène et progestogène) Empêche que les ovaires ne libèrent les ovules (ovulation) >99% avec une utilisation correcte et systématique
92% avec une utilisation courante
Réduit le risque de cancer de l’endomètre et des ovaires
Pilules uniquement aux progestatifs (POP) ou « la mini-pilule » Contient uniquement l’hormone progestogène, mais pas d’œstrogène Epaissit la muqueuse cervicale pour empêcher la rencontre entre spermato-zoïdes et ovules et empêche l’ovulation 99% avec une utilisation correcte et systématique
90–97% avec une utilisation courante
Peut être utilisée pendant l’allaitement; doit être prise tous les jours à la même heure
Implants Petits bâtonnets flexibles ou capsules placées sous la peau de l’avant-bras ; contiennent uniquement de l’hormone progestogène Epaississent la muqueuse cervicale pour empêcher la rencontre entre spermato-zoïdes et ovules et empêchent l’ovulation >99%
97% avec une utilisation courante
Le fournisseur des soins de santé doit les insérer et les retirer ; peuvent servir pendant 3 à 5 ans en fonction de l’implant ; saignements vaginaux irréguliers courants, mais sans gravité
Contraceptifs injectables mensuellement ou contraceptifs injectables combinés (CIC) Injectés mensuellement dans le muscle, contiennent de l’œstrogène et de la progestogène Empêchent que les ovaires ne libèrent les ovules (ovulation) >99% avec une utilisation correcte et systématique
97% avec une utilisation courante
Saignements vaginaux irréguliers courants, mais sans gravité
Patch contraceptif combiné et anneau vaginal contraceptif combiné (CVR) Libère en continu 2 hormones – une progestine et un oestrogène – directement à travers la peau (patch) ou depuis l’anneau. Empêche que les ovaires ne libèrent les ovules (ovulation) Le patch et le CVR sont nouveaux et les recherches sur leur efficacité sont limitées. Des études d’efficacité signalent qu’ils peuvent être plus efficaces que les COC, tant avec une utilisation courante que correcte et systématique. Le patch et le CVR offrent une sécurité et un profil pharmaco-kinétique comparables à ceux des COC ayant des formulations hormonales similaires.
Stérilet contenant du cuivre Petit dispositf plastique flexible contenant des manchons de cuivre ou des câbles et qui est inséré dans l’utérus Le composant au cuivre endommage les spermato-zoïdes et les empêche de rencontrer l’ovule >99% Des règles plus longues et plus lourdes dans les premiers mois d’utilisation sont courantes mais sans gravité ; peut également servir de contraception d’urgence
Stérilet au levonorgestrel Dispositif plastique en forme de T inséré dans l’utérus et qui libère régulièrement de petites quantités de levonorgestrel chaque jour Réprime la croissance de la muqueuse de l’utérus (endomètre) >99% Diminue la quantité de sang perdu avec la menstruation au fil du temps ; réduit les crampes menstruelles et les symptômes d’endométriose ; aménorrhée (absence de règles) chez un groupe d’utilisatrices
Préservatif masculin Gaine ou revêtement s’insérant sur un pénis en érection Forme une barrière qui empêche la rencontre entre les spermato-zoïdes et l’ovule 98% avec une utilisation correcte et systématique
85% avec une utilisation courante
Protège également contre les infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH
Préservatif féminin Combined Combined Combined Combined
Combined Gaine ou membrane qui s’insère souplement à l’intérieur du vagin, fait d’un film plastique mince, doux et transparent Forme une barrière qui empêche la rencontre entre les spermato-zoïdes et l’ovule 90% avec une utilisation correcte et systématique
79% avec une utilisation courante
Protège également contre les infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH
Stérilisation masculine (vasectomie) Contraception permanente pour bloquer ou couper les tubes le canal déférent qui transporte les spermatozoïdes depuis les testicules Evite que les spermato-zoïdes ne se trouvent dans la semence éjaculée >99% après 3 mois d’évaluation du liquide séminal
97% – 98% sans évaluation du liquide séminal
3 mois de délai avant d’être efficace pendant que les spermatozoïdes stockés sont encore présents ; n’affecte pas la performance sexuelle masculine ; un choix volontaire et éclairé est essentiel
Stérilisation féminine (ligature des trompes) Contraception permanente pour bloquer ou couper les trompes de Fallope Les ovules ne peuvent pas rencontrer les spermato-zoïdes >99% Un choix volontaire et éclairé est essentiel
Méthode d’aménorrhée due à la lactation (MAMA) Contraception temporaire pour les nouvelles mères dont les règles n’ont pas recommencé ; exige l’allaitement intégral ou exclusif de jour comme de nuit d’un nourrisson de moins de 6 mois Empêche que les ovaires ne libèrent les ovules (ovulation) 99% avec une utilisation correcte et systématique
98% avec une utilisation courante
Méthode temporaire de planning familial basée sur l’effet naturel de l’allaitement sur la fertilité
Contraception d’urgence (levonor-gestrel 1,5 mg) Pilules uniquement à la progestogène à prendre pour prévenir la grosssesse jusqu’à 5 jours après des rapports sexuels non protégés Empêche l’ovulation Réduit à 60% à 90% la probabilité d’une grossesse Ne perturbe pas une grossesse déjà existante
Méthode des jours fixes ou méthode Ogino-Knaus Les femmes détectent leurs périodes de fertilité (généralement jours 8 à 19 de chaque cycle de 26 à 32 jours) en utilisant des chapelets de cycle ou d’autres aides Empêche la grossesse en évitant les rapports sexuels vaginaux non protégés durant la plupart des jours de fertilité 95% avec une utilisation systématique et correcte.
88% avec une utilisation courante (Arevalo et al 2002)
Peut servir à identifier les jours fertiles par les femmes qui veulent tomber enceintes et par celles qui veulent éviter une grossesse. L’utilisation correcte et systématique nécessite la coopération du partenaire.
Méthode de la température basale La femme prend sa température à la même heure tous les matins avant de se lever et recherche une augmentation de 0,2 à 0,5 degrés C. Prévient la grossesse en évitant les rapports sexuels vaginaux non protégés durant les jours de fertilité 99% efficace avec une utilisation correcte et systématique.
75% avec l’utilisation typique de FABM (Trussell, 2009)
Si la température basale a augmenté et est restée plus élevée pendant 3 jours entiers, l’ovulation a eu lieu et la période fertile est passée. Les relations sexuelles peuvent reprendre le 4e jour jusqu’au prochain saignement menstruel.
Méthode des deux jours Les femmes détectent leurs périodes de fertilité en observant la présence de mucus cervical (de tout type, couleur ou consistance) Prévient la grossesse en évitant les rapports sexuels vaginaux non protégés durant la plupart des jours de fertilité. 96% avec une utilisation correcte et systématique.
86% avec une utilisation typique ou courante. (Arevalo, 2004)
Difficile à utiliser si une femme a une infection vaginale ou un autre pathologie qui modifie le mucus cervical. Le coït non protégé peut être repris après 2 jours secs consécutifs (ou sans sécrétions)
Méthode sympto-thermale Les femmes détectent leurs périodes de fertilité en observant les changements du mucus cervical (texture claire), de la tempéra-ture corporelle (légère aug-mentation) et de la consistance du col de l’utérus (as-souplissement). Prévient la grossesse en évitant les rapports sexuels vaginaux non protégés durant la plupart des jours fertiles 98% avec une utilisation correcte et systématique.
98% signalés avec une utilisation typique (Manhart et al, 2013)
Peut devoir être utilisé avec prudence après un avortement, autour de la ménarche ou de la ménopause, et dans les pathologies susceptibles d’augmenter la température.